mardi 5 juillet 2011

Le pyjama du chat



- Maman, tu sais c'est quoi la blague du petit déjeuner ?
- Non ?
- C'est quand t'as pas de bol ! hihihi !
La cafelière n'a plus de Café, mais il lui reste un MiniLoup. Tant mieux.
Les trois chats, eux, sont partis trouver tanière à leur patte chez de chers amis qui vont leur offrir un abri le temps que toute la famille puisse être à nouveau réunie. C'est un bazar sans nom dans la maison mais dans trois jours si tout va bien, les cartons seront partis à leur tour. Il restera bien ici ou là quelques touffes de poils de chats, mais dans l'ensemble la page sera tournée.
Le téléphone sonne de moins en moins. L'été, de toute façon, a toujours été calme au Café Clochette. Il m'est même arrivé, ces deux dernières années, d'oser mettre la clé sous la porte pour une journée ou deux pour aller faire un petit tour au bord de la mer. Il me prend par instants le rêve que ce n'est qu'un grand tour au bord de la mer et que dans quelques semaines, nous reviendrons, fidèles au poste, ouvrir le Café Clochette, récupérer les chats, arroser les plantes moroses et ouvrir le courrier en retard, plein de factures comme il se doit. Mais non. Cette fois, on ne reviendra pas. Il y a de ces moments dans la vie où ça vous frappe, comme ça, boum, le définitif s'installe et vous êtes bien forcés de le voir. Alors voilà : on s'en va.
Ni en fanfare ni en douce, simplement, on s'en va.
Mais il eut été bien dommage de partir sans vous avoir dit :
"N'attendez pas l'avenir pour y aller !"
L'auteur de cette phrase, c'est le Café Clochette tout entier : un peu de la cafelière, un peu de MiniLoup, un peu d'Alphonse, un peu de Aude, Solo, Chloé, Stéphanie, Isabelle et Christine, un peu de chacun des enfants passés par ici, un peu de leurs parents, un peu de tout les gens qui ont aimé cet endroit. Petit à petit, on oubliera. Mais ce n'est pas grave. L'avenir, c'est devant !

jeudi 30 juin 2011

Les fantômes ne sont plus ce qu'ils étaient

- Bon, les enfants, au lieu de lancer des peluches sur les chats, vous ne voudriez pas me rendre service ?
- Mouais. C'est quoi que tu veux ?
- Et bien voilà. Il y a un fantôme dans cette maison.
- (Les copains) : Un fantôoooome ? naaaaan !
- Si, si, un fantôme.
- (MiniLoup, blasé) : Maaah naaan, ya pas de fantôme...
- (La maman) : Si, si, ya un fantôme. Il s'appelle Alphonse et il est très gentil, mais il a une habitude très agaçante : en ce moment, toutes les nuits à quatre heures du matin, il me réveille. Vous ne voudriez pas aller lui parler gentiment et lui demander d'arrêter ?
- (Les copains, impressionnés) : Oui, d'accord...
- (MiniLoup, ultra-blasé) : Maah naaan, attendez, ma maman elle raconte tout le temps des blagues.
- (Les copains, incertains) : Ah, t'es sûr ? ya pas un fantôme, c'est une blague ?
- (MiniLoup) : Ben ouais, elle a même essayé de me faire croire qu'il faut prendre un bain tous les jours, alors !
- (Les copains, convaincus) : Ah ouais, alors c'est une blague !

Ya plus de jeunesse, si vous m'en croyez.

lundi 27 juin 2011

Braderie

Si vous avez trop chaud à la grande braderie de Rennes mercredi prochain (le 29), venez donc faire un tour au frais, à la petite braderie du Café Clochette... La cafelière fait ses cartons et il y a plein de choses qui ne partiront pas avec elle, mais qui seront sans doute bienheureuses de partir avec vous. Amenez vos sacs, paniers et autres cartons !
Livres pour enfants et adultes, vaisselle, déco, vêtements adultes et enfant, couches, machine à calculer, plaque à induction, tasses et théières, matériel de bricolage, jouets en bois et encore plein d'autres trucs... Un peu de neuf, un peu d'usé, beaucoup de choses...
Nous ouvrirons à partir de midi environ.

samedi 25 juin 2011

Bottes de cent lieux

C'est aujourd'hui le dernier jour d'ouverture du Café Clochette. Mais pas question de se morfondre. Aujourd'hui, pour se souvenir des bons moments, nous vous proposons de lire le billet que le journaliste Xavier Eveillé avait écrit sur le Café Clochette pour son livre Guide de la Bretagne insolite et relax, paru aux Editions de la Ligne Pourpre en mai 2011. Ce petit coin rennais aurait donc fait partie des cent lieux répertoriés, si la fermeture n'avait pointé son nez juste avant publication. A noter que d'autres enseignes insolites bien sympathiques y sont recommandées, telles que le café-laverie Les chaussettes de l'archiduchesse de Rennes ou encore le café associatif A l'abord'âge de Nantes. Vous pouvez retrouver ce talentueux monsieur ici (clic). En voilà une bonne façon de dire au-revoir au Café Clochette...

À la santé du petit dernier !
Les mamans trinquent au comptoir, maintenant ? Tout fout le camp ! Le flipper qui claque, pourtant, c'était moins bruyant, aux oreilles d'un mâle, qu'un bébé qui caquette ! Sûr que ça doit être scientifiquement prouvé. Quant au match de Ligue 1 et ses timides beuglements de supporters, tout juste si ça couvrait le bruit du coup de pied dans le ballon... Non, vraiment : les conversations feutrées des filles, voilà le véritable fléau du XXIe siècle. Du tapage diurne, je vous dis !
À Rennes, le Café Clochette fait partie de ces nouveaux lieux de perdition. Les tables à langer y ont remplacé le babyfoot. Le salon de thé, la bonne vieille pression. Et les chaises hautes ont relégué les tabourets de comptoir au rang de pièces de musée. À la mémoire de l'homo-bistrot.

Piliers de bar en culottes courtes
La messe est dite : les femmes ont pris le pouvoir jusqu'au coin du bar. Pascale Grosbras est de cette révolution. Au 37, rue de Dinan, elle a transformé le rez-de-chaussée de sa maison en café alternatif et éthique avec salon de thé, espace enfants, ateliers... Et ça marche. Partant du constat que les jeunes mamans n'ont quasiment pas de lieux de sortie et qu'il est très facile de se sentir vite isolée, Pascale Grosbras, qui sait de quoi elle parle, a imaginé en 2008 un lieu de vie original dédié aux mères et à leurs jeunes piliers de bar en culottes courtes. Tout ce petit monde se retrouve autour de bruschettes au saumon, d'une soupe de potiron au roquefort et d'un fondant choco-cardamome ! Ici, c'en est fini de la démarche féline des serveuses : dans les travées du café-salon de thé slaloment de gentils matous. L'un d'eux, Clochette, a d'ailleurs inspiré le nom de l'établissement. Les chats sont ici les rois.

Dans un ancien labo photo
Chaleureux, intime, le Café Clochette ne peut accueillir que 19 personnes. Il faut dire que la transformation du local n'a pas été simple. L'ancien pas de porte accueillait un laboratoire de développement de photos. Il a fallu toute l'ingéniosité de la créatrice, aidée en cela par un talentueux plombier, pour faire de cet espace un repaire simple et cosy à la fois, à deux pas du quartier historique. " Sans être passante, ce qui est plus rassurant pour les mamans, la rue s'avère proche des quartiers les plus touristiques de Rennes ", note Aude, l'une des deux salariées qui oeuvrent en salle aux côtés de Pascale.

On se passera de gluten...
Côté cuisine, l'équipe peut compter sur le talent de Solo qui se triture les méninges pour dénicher des recettes simples, équilibrées voire végétariennes ou sans gluten. Parmi ses trouvailles, le Koba de son Madagascar d'origine, à base de banane cuite à l'eau chaude et de farine de maïs. Ou comment réussir à proposer un dessert sans gluten, sans lait, sans fruits-coque et sans oeuf. Pas simple, mais savoureux tout autant !
Bon allez, les gars : nous aussi on va s'en passer de Gluten, finalement !
De toute façon, il ne joue pas en Ligue 1...

mercredi 22 juin 2011

Hop

- Ma maman elle va mettre des sous dans l'ordinateur !
- Pfff, n'import' quoi, t'as un ordinateur dans ta voiture, toi ?
- Ben nan, pas dans la voiture, dans l'ordinateur ! devant la voiture, quoi ! Mais elle va reviendre dans pas longtemps.
La conversation suit son petit bonhomme de chemin et les bribes s'en perdent à l'entrée de la cuisine quand la cafelière y retourne. En cuisine, c'est la pagaille des grands jours. Mais une pagaille étonnamment mesurée. On voit qu'une tornade est passée mais une tornade polie, soucieuse de ne faire que les dégâts strictement nécessaires. Les assiettes sont empilées au petit bonheur à côté de l'évier, mais les couverts sont bien tous dans le même sens, par exemple.
Trève de racontages, j'abandonne mes piles chancelantes une minute aux mains expertes de Aude qui leur fait un sort rapido pour venir vous parler de la suite des événements.
Demain vendredi, il doit rester une table ou deux le midi, et deux ou trois le soir et nous peaufinons le menu à l'heure où je vous parle. Le samedi, attention, le Café Clochette n'ouvrira ses portes que pour le goûter, parce que le matin, la cafelière ira verser sa petite larme de joie en contemplant son fils-crocodile danser la ronde avec d'autres animaux ("moi, chuis d'Océanie !") au spectacle de la fête de l'école et que le midi, elle mangera une galette-saucisse comme tout le monde en une si belle occasion. Le soir, tout est complet au Café Clochette... alors je ne vais pas retourner le couteau dans la plaie pour vous dire ce que vous allez manquer, les heureux convives vous le raconteront plus tard s'ils ont envie.
Et puis dimanche, ce sera la braderie du Café Clochette. Nous mettrons en vente ce qui nous reste de stock de thés, de jouets en bois, de livres de cuisine, matériel divers, ainsi que le mobilier du Café : tables, chaises, table à langer, etc.
Enfin, il est possible que le jour de la Grande Braderie rennaise, le 29, le Café Clochette entrouvre à nouveau ses portes, mais pour proposer la braderie de la cafelière, cette fois : au détour des cartons, vous trouverez des vêtements, des livres, des disques, de la vaisselle, de la déco diverse et variée, des guirlandes de Noël, des tas de trucs et de machins... une braderie, quoi... on laisse le passé derrière et hop, en avant.

lundi 20 juin 2011

Granularithé

Le docoteur des chats, l'autre jour, a prescrit à Timirrou des granules d'homéopathie. Perplexité sans fin de la cafelière félino-pourvue : comment administrer des granules à un chat ? Surtout s'il s'agit d'un chat du Café Clochette, habitué à voir les petits tubes bleus perchés tout en haut du vaisselier derrière le comptoir en cas de chute accidentelle d'un tout-petit dans le coin jeu - des tubes fort convoités par toute la population féline locale puisqu'on peut, d'un coup de patte, les envoyer valser joyeusement dans un recoin sombre où la cafelière, espèrent-ils en se gaussant, ne les retrouvera jamais. C'est sans compter, mes chatons, sur le déménagement qui nous pend au nez et qui va me faire explorer dans les moindres détails ces fameux recoins laissés à l'abandon ces dernières années. Je pense me trouver bientôt à la tête d'un trésor de tubes de granules, de sachets de sucre, de baballes en mousse et de diverses vis et autres boutons.
Bref. Donner des granules à un chat, c'est finalement comme donner des granules à un bébé : soit on lui fait suçoter, soit on les fait fondre dans un peu d'eau. Je vois mal mon Timirrou suçoter des granules simplement si je lui demande, il serait plutôt du genre à se débattre comme si ça vie en dépendait dès que j'essaie de lui faire avaler un truc même minuscule, même supposé "appétant" (la bonne blague). Quand à lui faire boire un peu d'eau, que voulez-vous, c'est un chat. Il ne boira qu'exactement quand il l'aura décidé, et donc selon toute probabilité en plein milieu de la nuit, ce qui m'obligerait à lutter contre le sommeil pour lui tendre une coupelle quand il commencerait à bailler de la façon si caractéristique qui précède un étirement en règle et un lapage délicat d'eau fraîche ; quand à laisser la gamelle d'eau en accès libre avec les granules subrepticement fondues dedans, ça signifie que les deux autres choupinettes velues vont s'y abreuver aussi. Je suis tout à fait perplexe.
Encore que ça n'est rien par rapport à la perplexité qui m'a saisie ce matin, au magasin des voitures. Je m'y connais encore moins en voiture qu'en psychologie féline. Un vendeur compatissant m'a repêchée au rayon des bidons d'huile (je crois que c'était de l'huile) où je m'étais égarée pour m'envoyer me perdre au rayon des autocollants en forme de lézards, alors que je cherchais un réhausseur pour MiniLoup. J'ai fini par laisser tomber et je suis allée faire une provision de citrons confits à Bélasie.
Car cette semaine, je m'amuse à refaire les mêmes plats que la toute première semaine d'ouverture du Café Clochette : bricks au thon, lasagnes chèvres-épinards, poulet au citron confit. Je me tâte pour refaire un chili con carne. Pour les desserts, ce sera brownie, cheesecake à la framboise, gâteau banane-chocolat. Sûrement panna cotta. Peut-être blondie aux abricots et chocolat blanc. Pourquoi ces précisions ? Parce que c'est la dernière semaine où vous pourrez venir goûter tout ça. Et où moi je pourrai cuisiner toutes ces succulences. Demain matin, j'irai pour la dernière fois faire les courses dans le magasin gigantesque où il fait très froid.
C'est la semaine des dernières fois. J'ai le museau humide et froid. Ce n'est pas chez moi un signe de bonne santé, juste de grande nostalgie. Mais ça va être une belle semaine, je le sens.

vendredi 17 juin 2011

Bergère à la coque et blancs moutons

- Maman, maman ! (arrive en courant, le cheveu humide)
- Oui ?
- Maman, tu sais pourquoi les oeufs des grenouilles y sont mouillés ? Hi hi hi.
- Euh... parce qu'ils habitent dans l'eau ?
- Nan ! devine encore !
- Parce que leur maman elle les arrose avec un petit arrosoir ?
- Mais naaan !
- Alors je sais pas.
- Les oeufs y sont mouillés paske y pleut des mouillettes ! Hi hi hi !
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